L’avocate du ministère des prisonniers Hiba Masalha révèle les pratiques de tortures, d’insultes et de brutalités immorales à l’encontre de l’enfant Rashid Rasmi Al-Reshk, 14 ans, habitant de la vieille ville de Jérusalem, arrêté depuis le 10/02/2014 et détenu dans la Prison de Hasharon pour mineurs.
L’enfant mineur témoigne de comportements terrifiants à son égard, de tortures, de coups et de mauvais traitements dès son arrestation chez lui à 19 h par la police et les agents du " Shin Bet " qui après avoir tout cassé à la maison, l’ont conduit avec brutalité jusqu’à une jeep militaire où des soldats l’ont roué de coups sur le visage et le ventre.
Il affirme avoir été emmené ensuite dans une zone à côté de la porte de Jaffa à Jérusalem et rentré dans ce qui semble être un atelier avec des machines, des courroies et des moteurs électriques. Deux policiers et un des militaires gradés sont rentrés avec lui ; une fois à l’intérieur, ils l’ont assailli de coups portés essentiellement au visage et à l’estomac tout en lui demandant d’avouer. Un des assaillants l’a jeté par terre et lui a marché sur le dos.
L’enfant Al-Reshk poursuit en disant qu’il a été ensuite transféré à la prison de Mescobieh où son interrogatoire s’est poursuivi pendant 30 jours. Une fois, il a été déshabillé et laissé nu jusqu’au matin.
Il a été harcelé et humilié toute la nuit par les gardes. Neufs séances d’interrogatoire durant, des enquêteurs se sont relayés, raconte-t-il, pour me frapper, j’étais attaché sur une chaise en position du « Shabah », j’ai subi les coups, les crachats, l’humiliation et les insultes obscènes à chaque séance d’interrogatoire interminable.
J’ai été interdit de sortir dans la cour comme tous les autres prisonniers, et de suivre des cours. Ils me criaient dessus « tu es un prisonnier de sécurité » me disaient-ils, « tu es un animal » en me forçant à nettoyer les cellules.
Il a indiqué qu’une fois, un des gardiens l’a frappé avec sa matraque sur le pied lui causant une forte douleur sans aucune raison, et un autre l’a fait sortir de la cellule en le frappant sur le visage et qu’ensuite il lui a frappé la tête fortement et à plusieurs reprises contre le mur. « J’ai ressenti des douleurs et des étourdissements graves, j’avais des bosses sur plusieurs endroits de ma tête ».
Il a dit que les enquêteurs diffusaient la nuit des voix puissantes et étranges qui l’empêchaient de dormir et lui causaient de douloureux maux de tête.
Traduction : Moncef Chahed, Groupe de travail Prisonniers